La crise sanitaire a provoqué, au niveau social et économique, une flambée de chômage, notamment chez les jeunes dans les quartiers prioritaires de la ville (déjà un tiers sans emploi, un quart sorti sans diplôme, INSEE 2020). Paradoxalement, de nombreux emplois restent non pourvus (environ 369.000 selon DARES, 2022) et plusieurs secteurs peinent à recruter.

Le sport a été depuis quelques année utilisé, voire instrumentalisé, pour remobiliser les chômeurs (Le Yondre, 2012). Il est aujourd'hui massivement présenté comme un outil innovant pour accompagner les jeunes vers l'emploi durable dans différents secteurs (banques, transports, loisirs...).

Ainsi, de multiples dispositifs d'insertion professionnelle de l'Agence pour l'éducation par le sport-APELS (Déclics sportifs, Pulse ton avenir, Coachs d'insertion par le sport...) permettent de promouvoir le transfert de compétences psychosociales et/ou relationnelles du sport à l'emploi sur tout le territoire.

Notre communication vise à analyser les profils des jeunes impliqués à partir de l'analyse de leurs trajectoires sociales, scolaires et sportives. A partir de la théorie de l'habitus, il s'agit de mettre en avant les dispositions incorporées tout au long des socialisations primaires et secondaires. Trois critères d'analyse sont explorés : le capital sportif, les ressources scolaires, le rapport au travail.

Issue d'une enquête par questionnaires et par entretiens compréhensifs, menée dans quatre territoires français, une typologie sera établi à partir de leurs vécus sportifs, de leurs itinéraires scolaires et de leurs expériences dans le monde de l'entreprise. Un premier profil est marqué par des résultas sportifs de bon niveau et des difficultés de reconversion après une engagement total dans le monde fédéral. Le deuxième a trait à un parcours scolaire chaotique et des difficultés d'insertion professionnelle à la suite d'un diplôme peu professionnalisant. Le troisième est caractérisé par des difficultés soclaires importantes et une précarité professionnelle (révélée par un travail en interim ou une succession de contrats à durée déterminée).

Dès lors, les compétences développées par les jeunes dans ces dispositifs innovants semblent reliées à leurs parcours de vie, sportifs, scolaires et sociaux. Elles oscillent entre acquisition de savoir faire spécialisés (dans les produits bancaires par exemple) pour les uns et développement de savoir être (confiance en soi, gestion de ses émotions par exemple) pour les autres.

Références :

François Le Yondre, « Des corps incertains. Redynamisation des chômeurs par le sport », Le sociographe 2012/2 (n° 38), p. 83-92.