Les catégorisations descriptives des activités sportives en France : discuter du poids des échelles d'observation.
Carla Polito  1@  
1 : Sociologie, Histoire, Education, Représentations, Pratiques et Activités Sportives - URePSSS
Unité de Recherche Pluridisciplinaire Sport, Santé, Société (URePSSS) - ULR 7369 - ULR 4488

La question des effets du sport ou plus largement des activités physiques et sportives sur l'intégration sociale est largement abordée par les sociologues du sport. La littérature est variée en fonction notamment des publics cibles et de la conception du sport (Le Yondre, 2015), des contextes locaux (Charrier & Jourdan, 2015), des finalités recherchées (Prévitali et al., 2015), etc. C'est souvent de la « performance sociale du sport » dont il est question au cœur de ces travaux, bien que cette notion soit encore conceptuellement floue. Notre ambition est d'inclure la notion de capital social (Bourdieu, 1980; Éloire, 2011; Oualhaci, 2019) au cœur de cette relation de causalité entre sport et intégration, bien trop souvent simplifiée, abrégée. Pour cela, nous abordons l'activité sportive sous l'angle de la pratique fédérale en nous concentrant sur une communauté d'agglomérations d'un bassin minier. Nous comptons pour cela mener trois phases d'enquêtes, quantitatives pour les deux premières, et ethnographique pour la troisième. La communication reviendra d'abord sur cette organisation méthodologique. Nous présenterons ensuite, pour le territoire étudié, les caractéristiques socio-économiques et des éléments de démographie sportive fédérale. Mises en perspectives avec les valeurs nationales, ces données locales permettront d'engager une discussion sur le poids des échelles d'observation.

Commentées et travaillées, les données comparatives invitent à la vigilance car elles donnent à voir un phénomène de distorsion, parfois majeure, entre les chiffres nationaux et locaux. Que disent alors du précis des contextes locaux, les données nationales ? Quelle utilité et quels risque présentent-elles ? Compte tenu des décalage mis en évidence nous soutenons l'idée qu'un travail sur les effets du sport, impose une double circonscription rigoureuse de l'échelle d'observation du territoire et de cadre conceptuel (ici réduit à la notion de capital social). 

Références bibliographiques :

Charrier, D., & Jourdan, J. (2015). Le sport comme levier éducatif dans les territoires urbains en difficulté: Informations sociales, n° 187(1), 58‑65. https://doi.org/10.3917/inso.187.0058

Le Yondre, F. (2015). Le sport dans l'intervention sociale : L'individu responsable mais sous contrôle. Informations sociales, 1, 72‑78.

Lin, N. (1995). Les ressources sociales : Une théorie du capital social. Revue Française de Sociologie, 36(4), 685. https://doi.org/10.2307/3322451

Prévitali, C., Coignet, B., & Vieille Marchiset, G. (2015). L'éducation par le sport. Un essai de délimitation à travers l'appel à projet Fais-nous rêver en France: Revue du MAUSS, n° 46(2), 262‑278. https://doi.org/10.3917/rdm.046.0262


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