Projets sportifs de coopération décentralisée entre collectivités françaises et palestiniennes : leviers de nouvelles transversalités ?
Charlotte Parmantier  1@  , Dominique Charrier  2, *@  , Jean Jourdan * @
1 : Centre de recherche sur les liens sociaux
Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Centre National de la Recherche Scientifique, Université Paris Cité
2 : Complexité, Innovation, Activités Motrices et Sportives
Université d'Orléans, Université Paris-Saclay
* : Auteur correspondant

Depuis plusieurs années, les acteurs sportifs développent ou s'associent à des actions de coopération et de solidarité internationales par le sport (Joly, Le Yondre, 2021). Ainsi, la fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) mène, depuis les années 80, des projets visant le développement de pratiques sportives « émancipatrices ». C'est dans ce cadre que notre collectif de recherche a été sollicité, depuis 2013, pour observer, accompagner et participer à l'analyse successive de trois de ses projets en Palestine (Charrier, Parmantier, Jourdan, 2020; Parmantier, Jourdan, Charrier, 2022). Le projet actuel (2019-2023) vise à « contribuer à la démocratisation des activités physiques et sportives pour toutes et tous dans les Territoires Palestiniens occupés » (fsgt-palestine.org) à travers, notamment, la mise en place de projets sportifs de coopération décentralisée entre des collectivités françaises et palestiniennes. 

Afin de saisir finement la manière dont se structurent les projets partenariaux, les relations entre les différents acteurs de cette coopération et les zones de turbulences inhérentes à tout projet, nous avons choisi d'observer tout particulièrement les dynamiques construites dans trois articulations de collectivités françaises et palestiniennes : Vitry-sur-Seine et la ville de Jéricho, Allonnes et le camp de réfugiés de New Askar, Montreuil et le « village » de Beit Sira. A partir de l'analyse qualitative des nombreux entretiens formels (N=20) et informels réalisés auprès d'acteurs de ce projet (élu.e.s municipaux et responsables des services sports, relations internationales ; responsables et éducateur.rice.s en clubs sportifs et associations non sportives, etc.) dans ces six collectivités entre 2019 et 2023 et des observations menées lors des temps de regroupement de ces acteurs en France (en 2021 et 2022) comme en Palestine (en 2022), la contribution montrera la diversité des projets et des configurations partenariales générées par des actions de coopération décentralisée dans des contextes locaux singuliers. Prenant appui sur la sociologie des organisations, elle questionnera la manière dont un projet de solidarité internationale par le sport peut structurer ou troubler la transversalité entre les différents acteurs concernés : élus, services municipaux, associations sportives et non sportives. Elle proposera ainsi une analyse comparée des enjeux en termes sportifs et de relations internationales (Akerkar, 2015), analysera les conditions de la réciprocité entre Français et Palestiniens et esquissera une cartographie des jeux d'acteurs.


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