Organisation des groupes et gestion de la sécurité dans la pratique du ski de randonnée : vers une approche quantitative des innovations sociales.
Jean-Baptiste Duez  1@  
1 : UFR STAPS
Université Grenoble Alpes [Saint Martin d\'Hères], Université Grenoble Alpes [Saint Martin d\'Hères], Université Grenoble Alpes [Saint Martin d\'Hères], Université Grenoble Alpes [Saint Martin d\'Hères]

La pratique du ski alpinisme est associée à un nombre croissant de pratiquants, une situation qui ne va pas sans questionner la prise de risque à l'intérieur des groupes, dont les logiques de cohésion ont été étudiées (Buton, Fontayne et Heuzé, 2006). La sociologie a décrit l'attachement aux groupes sociaux (Durkheim, 2012) et le rapport organique (Durkheim, 1893 ; Paugam, 2008) mais les logiques groupales ne sont pas abordées dans les approches quantitatives. Nous avons mené une première étude qui portait sur les coopératives d'alpinisme des clubs de montagne et d'escalade de la FSGT[1], développées depuis les années 2000 et regroupant environ 300 utilisateurs (n=81). Ces deux coopératives rassemblent les clubs de montagne et escalade de la région parisienne qui se sont dotés de matériel de ski de randonnée et de cascade de glace, poursuivant la logique amorcée dans des clubs. Si le nombre d'adhérents en province est supérieur aux pratiquants parisiens, le taux de pratique et le nombre d'accidents interrogent. Pourquoi un taux de pratique important est-il ici associé à une accidentologie faible ?

Nous questionnerons la méthodologie à mettre en œuvre pour comprendre comment les modalités d'organisation des groupes, tout comme le rapport au matériel (onéreux, il interroge les catégories socioprofessionnelles des pratiquants), renvoient les unes comme l'autre au rapport entretenu avec les risques. Ces modalités de l'organisation renvoient au risque d'avalanche puisque dans le cadre professionnel, le groupe est constitué par le guide et ses clients quand dans le cadre fédéral, il repose sur les brevets fédéraux et les compétences. Il faut enfin interroger la dimension informelle qui dépasse le cadre des pratiques en sorties encadrées.

Afin de poursuivre cette étude, nous envisageons une approche multisite renvoyant à différents clubs affiliés à la FFCAM[2] et à la FFME[3] qui constituent des bases de matériel sans pour autant recourir à des dispositifs de mutualisation des ressources.

[1] FSGT (45 sports): 300 000 adhérents en 1980. 224 000 en 2010. Les clubs de montagne et d'escalade comptent 6000 adhérents en 2019.

[2] FFCAM : 100 000 adhérents en 2019, 40% de femmes. 420 clubs et comités territoriaux animés par 7 200 bénévoles, et 258 écoles en 2015, 430 en 2020.

[3] FFME : 85 616 licences en 2021, 41,8% de femmes en 2010. 966 clubs et 1682 stagiaires. Ski-alpinisme : 9,8% des adhérents (12% en 2009). 71% d'hommes, 29% de femmes.


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