Cette communication souhaite revenir sur une recherche qualitative auprès de pratiquant.es d'escalade en salle dans des clubs FFME dont la problématique était centrée sur le genre. Il s'agissait d'interroger la place de cette activité dans leur socialisation corporelle et sexuée. La posture théorique mobilisée pour réaliser ce travail est à la fois interactionniste (Goffman, 1973 et 1974), dispositionnaliste (Lahire, 1998) et questionne les notions de masculinités et de féminités hégémoniques (Connell et Messerschmidt, 2005 ; Schippers, 2007). Pour se faire, j'ai choisi d'interroger les jeunes et leurs parents et d'observer les interactions entre les acteurs/actrices lors des entraînements et des compétitions. Le choix de cet objet de recherche provient de mon parcours : j'ai découvert l'escalade à l'âge de 24 ans, dans un club FFME et grimpé durant 20 ans mais sans avoir jamais participé à aucune compétition. J'appréhende le club comme un espace potentiel de socialisation dont les effets varient en fonction des régimes de genre qui s'y déploient (Guérandel et Mardon, 2021) et du type de pratique proposé, ce qui m'amène à travailler de concert sur des groupes compétition et loisirs. Dans les clubs, ma posture de recherche est celle d'une observatrice non participante qui enquête en dehors de toute demande institutionnelle mais qui, au bout de plusieurs années, décide d'en faire son terrain d'HDR. Durant trois ans, je me rends une fois par semaine dans un des clubs tantôt pour observer, tantôt pour réaliser des entretiens. Dans cette communication, je me focaliserai sur les freins et les atouts induits par mes coordonnées sociales et la manière dont j'ai présenté l'enquête à savoir « le rôle de l'escalade dans la vie des adolescent.es et les rapports entre les filles et les garçons ». Ainsi, si mon accès au terrain et notamment aux moniteurs.trices se trouve facilité par ma connaissance de l'activité, il n'en n'est pas de même concernant l'accès à la parole des jeunes et leur observation. Certes, le fait d'être une femme du même âge que les mères de mes interlocutrices a facilité l'implication des filles et a permis l'accès à un discours sur leur vie intime. Mais elle a limité l'accès à la parole des garçons qui ont pu, du fait de ma présence, adopter des comportements de façade et de coulisse. C'est sur ce point que le croisement entretiens/observations et ma connaissance par corps de l'activité se sont révélés utiles.