Intérêts portés sur les ateliers de prévention par l'activité physique en visio-conférence
Maude Noel  1@  
1 : Santé, Education et Situations de Handicap
Université de Montpellier, UFR STAPS

L'utilisation des technologies numériques par les personnes âgées a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie (Anderson et Perrin, 2017). Le domaine de la prévention pour la santé s'est saisi de ce nouvel usage pour substituer ponctuellement ses ateliers en présentiel par des ateliers digitalisés (en visio-conférence), lors de la crise sanitaire de 2020. L'activité physique (AP), envisagée comme un outil central de prévention dans l'optique d'un « bien vieillir » (Collinet et Delalandre, 2015), demeure de fait le thème principal des ateliers proposés.

Les travaux articulant la problématique du vieillissement, de l'AP et des nouvelles technologies sont rares (Zieff et Guedes, 2019). C'est la raison pour laquelle cette communication, issue d'un travail de thèse sociologique en cours, inscrit dans le cadre d'un dispositif Cifre avec la Mutualité Française Bourgogne-Franche-Comté (organisme de prévention, promotion pour la santé), propose de comprendre les déterminants de l'engagement (ou du non-engagement) des bénéficiaires et l'investissement des professionnels dans les ateliers de prévention pour la santé par l'activité physique en distanciel. Le système de visio-conférence dans la prévention se développant rapidement, nous pouvons nous demander la pertinence de la mise en place de ce type d'action, mais également dans quelle mesure l'engagement du public dans les actions de prévention-santé, et en particulier celles par l'activité physique, est affecté (positivement ou négativement) par ces transformations.

Les données ont été recueillies par entretiens sur les « carrières » (Becker, 1963 ; Hughes, 1971 ; Darmon, 2008) sportives, numériques et de santé auprès des participants aux ateliers (en distanciel n=15 et en présentiel n=15), mais également auprès des acteurs : animateurs, élaborateurs et financeurs de ces actions (n=10).

Les résultats de cette recherche suggèrent, que les participants et les acteurs s'accordent sur le fait que la digitalisation des ateliers de prévention par l'activité physique auprès des séniors reste peu opportune, sauf dans certaines situations (éloignement géographique, difficultés de déplacement). Cependant, les résultats montrent des rapports variés à la digitalisation : les participants dénoncent le manque de convivialité et de lien social dans les ateliers digitalisés, tandis que certains acteurs mettent en avant leur doute vis-à-vis de l'appropriation des outils par les bénéficiaires et le problème de logistique (matériel, connexion, animation...), facteurs que ne soulignent en aucun cas les bénéficiaires.

De plus, l'engagement des seniors dans les ateliers ne se fait pas pour les mêmes raisons pour les participants en présentiel ou en distanciel.


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