Depuis 2016, les grands clubs de football français, tels que l'Olympique Lyonnais (OL), le Paris Saint-Germain (PSG) ou encore l'Olympique de Marseille (OM) ont ouvert les portes de leur centre de formation aux joueuses dès l'âge de 15 ans[1]. L'objectif est de former des joueuses professionnelles. La sélection des jeunes femmes pour entrer dans l'équipe professionnelle du club est réalisée au fil d'environ 4 années pour des joueuses ayant entre 16 et 20 ans inscrites en niveau national – catégories jeunes.
Dans le cadre d'une thèse en cours, nous avons mené une enquête ethnographique par observations et entretiens sur les effets de la sélection des joueuses à l'intérieur d'une équipe d'un grand club français. Nous avons réalisé 50 jours d'observation, dont certaines participantes, et 14 entretiens semi-directifs entre octobre 2022 et janvier 2023. L'objectif de cette communication est de mettre en évidence les modalités d'exercice du pouvoir-conçu comme relationnel au sens wébérien[2] entre joueuses.
Nous montrerons comment au sein de l'équipe féminine, se construit et s'exerce le pouvoir des joueuses pressenties pour entrer dans l'équipe professionnelle sur les autres. Au-delà de l'analyse sociologique des relations asymétriques au sein d'une équipe sportive, cette communication ouvrira sur l'examen des rapports asymétriques entre femmes[3] encore peu étudiée en sociologie du sport et du genre.
[1] Arrondel Luc et Duhautois Richard, Comme les garçons ? l'économie du football féminin, Paris, Rue d'Ulm, « Collection du CEPREMAP », 2020, 177 p.
[2] « Le pouvoir est toute chance de faire triompher au sein d'une relation sociale, sa propre volonté, même contre des résistances ; peu importe sur quoi repose cette chance. », Max Weber, Économie et société, tome. I, Paris, Plon, coll. Agora, 1971, p. 95.
[3] Marie-Blanche Tahon, Sociologie des rapports de sexe, Presses universitaires de Rennes, 2003