Contribution à une analyse socio-géographique des données institutionnelles sur le skateboard : faut-il un changement de méthode ?
Romain Lepillé  1, *@  , Charly Machemehl  1@  
1 : Centre d'études des transformations des activités physiques et sportives
Université de Rouen Normandie, Institut de Recherche Interdisciplinaire Homme et Société, Université de Rouen Normandie : FED4137
* : Auteur correspondant

L'intégration du skateboard aux Jeux olympiques (Tokyo, 2021) donne un écho et une légitimité nouvelle à cette pratique. Le plan « 5000 terrains de sport » (2021) qui prévoit la création de 500 skateparks (MENJS, 2021) en est un exemple. Le travail proposé ici est d'interroger la manière dont se déploie l'offre de pratique, ancienne ou nouvelle. Ainsi, notre propos consiste à réfléchir à la manière dont les données issues du recensement national des équipements sportifs, espaces et sites de pratiques (RES ; N=276 528 en 2023) et les données de la Fédération Française de Roller et de Skateboard (FFRS) permettent de comprendre la pratique du skateboard en France et d'envisager une politique sportive.

L'objectif est de mieux connaître, à travers l'aménagement du territoire (Brunet, 1995 ; Desjardins, 2021 ; Lévy & Lussault, 2003), le parc d'équipements sportifs à disposition des pratiquants et par ailleurs d'interroger ses liens avec la dynamique fédérale dans une discipline où la pratique dépasse largement le cadre associatif (Laurent, 2012 ; Machemehl & al. 2019). Il s'agit de comprendre les évolutions contrastées (Rawls, 1987) dans la répartition des équipements sportifs et de l'offre sportive associative fédérée.

Que savons-nous de l'implantation de skateparks en France (développement, localisation, gestion, etc.) dans le cadre de l'aménagement du territoire (Merlin, 2002) ? Que nous apprennent les données recueillies par la FFRS sur les pratiquants et leurs lieux de pratique ? En quoi peut-on faire dialoguer les bases de données ministérielles et fédérales en se préservant des surinterprétations et autres « excès de vitesse » (Passeron, 1987) ?

Dans le cadre de cette recherche nous utiliserons les données du RES (n=2996) et les données de la FFRS avec l'implantation des clubs (N=175), des lieux de pratiques (N=1012) et les licenciés entre 1998 et 2021 (N=31 962). Les méthodes employées sont : l'analyse quantitative avec différents traitements statistiques (Pourcentage de l'Écart Maximum – PEM ; tris croisés, etc.). Nous ferons ensuite dialoguer les bases de données à l'aide des Systèmes d'Information Géographique (SIG) pour intégrer, transformer et interroger les données socio-spatiales.

Après avoir présenté et analysé les résultats obtenus, nous défendrons l'idée que les recueils de données actuels possèdent des zones d'ombres du fait de leur faible spécificité qui limitent considérablement leur portée. Nous tenterons alors de proposer des pistes pour améliorer ces outils et l'appréhension de la pratique à l'aune des connaissances actuelles en sciences humaines et sociales.


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