Cette contribution s'inscrit dans le cadre d'une thèse de 3ème année en sociologie, qui consiste à faire un état des lieux d'un territoire professionnel en train de se constituer : celui de la préparation mentale dans le sport de haut niveau. En France, en l'absence de réglementation légale, les professionnels présents sur ce marché du travail, caractérisés par des profils hétérogènes, sont nombreux à proposer leurs services aux sportifs de haut niveau. Cette offre qui semble illimitée, répond à un besoin exprimé par les acteurs de ce champ (responsables haut niveau, entraineurs, sportifs) qui considèrent cet élément de la préparation comme un facteur décisif de la performance[1].
Dans un premier temps, nous présenterons les constats des premières enquêtes réalisées dans le sport de haute performance. En 2016 lors des Jeux Olympiques de Rio, la préparation mentale avait été identifiée comme un manque dans l'encadrement des sportifs[2]. Nous présenterons des analyses bi variées (test du khi2), et verrons notamment que cette pratique est genrée. Les femmes font beaucoup plus de préparation mentale que les hommes. Nous effectuerons également une comparaison sur la période allant de 2016 à 2021 : lors des jeux de Tokyo, les sportifs étaient plus nombreux à faire de la préparation mentale, et en faisaient plus régulièrement qu'à Rio[3]. Dans un second temps, nous nous attarderons sur les tâtonnements du chercheur, les limites rencontrées dans l'utilisation du khi2 pour évaluer le lien entre préparation mentale et performance, et l'intérêt de l'analyse multivariée, à travers des modèles de régressions logistiques. En 2016, les plus performants faisaient davantage de préparation mentale que les autres. Qu'en est-il cinq ans plus tard ?
Cette communication tentera de mettre en lumière l'intérêt de mobiliser ce type de données dans le cadre d'une enquête qualitative, pour un jeune chercheur peu coutumier aux méthodes quantitatives, nous permettant ainsi de mieux resituer la préparation mentale dans le champ du sport de haut niveau français.
[1] Burlot F, Joncheray H, Desenfant M, Dalgalarrondo S, Besombes N., 2016, Enquête sur les conditions de préparation des sportifs sélectionnés pour les Jeux Olympiques de Rio.
[2] Ibid.
[3] Burlot F., Desenfant M., Joncheray H., Heiligenstein A, Lemaire R., 2021, Enquête sur les conditions de préparation des sportifs sélectionnés pour les Jeux Olympiques de Tokyo.